Après son coup d’Etat du 2 décembre 1851, le Prince-Président réalise un voyage dans le midi de la France afin d’asseoir son objectif : rétablir l’Empire.
C’est dans un but de pure propagande qu’à la mi-septembre, le futur empereur entrprend les visites de Bourges, Lyon, Grenoble, Marseille, Toulon, Montpellier, Carcassonne, Toulouse, Agen, Bordeaux, Angoulême, La Rochelle, Amboise et rentre enfin à Paris.
Après avoir traversé Baziège, c’est le 4 octobre 1852 à 15h30 que Louis-Napoléon pénètre dans Toulouse par le quartier Saint-Michel.
Le lendemain, il est prévu de commémorer « le simulacre de la bataille de Toulouse » (10 avril 1814) qui vit s’affronter les troupes du Maréchal Soult à celles de Lord Wellington.
Mais cette cérémonie, annulée par le Préfet au dernier moment, est remplacée par une revue des troupes à midi, sur le terrain du Polygone.
« C’était un magnifique spectacle, un de ces spectacles auxquels il n’est pas donné d’assister deux fois dans sa vie »
Pour plus de détails : cliquez ci-contre sur l’article paru le
09 octobre 1852 dans Le Mémorial des Pyrénées --->
D’après « L’histoire populaire de Toulouse »
(par Louis Ariste et Louis Braud - 1898) :
« A cette cérémonie furent convoqués les sous-préfets, les juges de paix, les maires et les conseillers municipaux de diverses communes, les fonctionnaires et les citoyens munis de carte, les sociétés de secours mutuels, des députations des départements voisins, etc, etc … »
Pour donner plus de solennité à l’instant, les maires, avait déclaré le Préfet, déposeront aux pieds de son
Altesse Impériale, les vœux de leurs conseils municipaux pour le rétablissement du glorieux empire de Charlemagne et de Napoléon le Grand. Pas moins que ça !
L’AFFAIRE DU BOUQUET DE FLEURS :
C’est au retour de cette manifestation que Louis Napoléon, à cheval et tenant un bouquet de fleurs artificielles à la main, empruntant la rue Saint Etienne pour rejoindre le palais, passa devant la boutique de M. B… chapelier. Une cliente, Mme S.. se tenait proche de Mme B.. qui tenait son enfant dans les bras. Tout le monde cria « Vive l’Empereur ! » Le Prince Napoléon remercia en lançant son bouquet que M. B… ramassa et tendit à Mme S.. qui le garda.
M. B… prétendant qu’il l’avait laissé à Mme S.. pour qu’elle le fasse voir à son mari, lui en réclama la restitution, ce qu’elle refusa, d’où procès.
Après enquête, le juge de paix prononça le 7 janvier 1853, une sentence digne du roi Salomon, par laquelle chacune des parties avait le droit de garder la moitié du bouquet, à moins qu’elle ne préférât remettre 100 Francs à l’autre pour conserver le bouquet entier ......
Le prince-président Louis Napoléon quitte Toulouse le 6 octobre à 7 heures du matin direction Agen.
Il devient Napoléon III le 2 décembre 1852, suite au plébiscite soumis aux français les 21 et 22 novembre 1852.
Nationalement, c’est à presque 97% des suffrages exprimés (suffrage universel masculin) que « Le peuple veut le rétablissement de la dignité impériale dans la personne de Louis Napoléon Bonaparte, avec hérédité dans sa descendance directe, légitime ou adoptive, et lui donne le droit de régler l'ordre de succession au trône dans la famille Bonaparte, ainsi qu'il est prévu par le sénatus-consulte du 7 novembre 1852".
A Toulouse, le résultat du scrutin fût le suivant :
Inscrits 23 358 Votants 15 651 OUI 13 952 NON 1 241 Bulletins blancs 428 RG.
Au hasard de recherches sur Facebook, un de nos adhérents à découvert le site de Joël Aznar.
En 2021, pour commémorer à sa façon la date du 11 novembre, il avait évoqué la mémoire de son arrière-grand-mère, Pascuala DIAZ-SENA.
Née en Aragon en 1897, elle avait immigré en France dans les années 1910 et se retrouva embauchée à la Cartoucherie de Toulouse pendant la première guerre mondiale.
Bien qu'étant de nationalité espagnole, elle fut l’une de nos munitionnettes.
Au regard des effectifs que nous connaissons, inhérents à cette période, on constate qu’elle fait partie des quelques étranger(e)s qui travaillent alors directement au service de l’Etat. Sur le front et de par les stratégies menées par les Etats-Majors des deux camps, de plus en plus de vies sont nécessaires alors qu’à l’arrière, chacun(e) participe activement à l’effort de guerre.
Les besoins en main d’œuvre sont alors phénoménaux car il faut non seulement remplacer les postes laissés vacants par les pères, les maris, les frères et les cousins mais aussi répondre aux besoins démesurés et sans cesse croissants, nécessaires à l'alimentation, l'habillement, l'équipements et l'armement des troupes.
Pour cela, les habitants des empires coloniaux ne sont pas en reste et nombreux constituent les régiments expédiés aux combats pendant que d’autres forment des bataillons envoyés à l’usine.
Pascuala fait partie de ce prolétariat.
Comme le rappelle Joël sur son site, les conditions de travail sont pénibles et dangereuses. Les cadences, l’utilisation de produits toxiques, le port de charges lourdes, le bruit, les accidents, ... constituent leur lot quotidien : 11 heures par jour et 6 jours par semaine.
Au-delà de cette vie professionnelle qui occupe une très grande partie de son temps, de sa vie, Pascuala se marie et met au monde en 1918 son premier enfant.
Après une dure vie de labeur, elle décède, entourée de sa descendance en 1982.
A notre tour, nous avons voulu rendre hommage à cette femme qui traversa des périodes difficiles, à cette munitionnette sur qui nous avons pu mettre un visage et pour qui nous connaissons un morceau de vie. Nous l’honorons ici, comme toutes celles et ceux qui, pris dans la tourmente de la grande guerre, connurent un destin similaire. RG
Merci à Joël de nous avoir permis de parler de son aïeule.
A gauche, l’ouvrière travaillant en 1917 à la Cartoucherie ressemble fort à Pascuala. Peut-être est-ce elle ? En tout cas l'une de ses collègues.
C’est en consultant le site des Archives Municipales de la ville de Toulouse et en étudiant différents plans de la ville à travers les âges, que cette question s’est naturellement posée à nous.
C’est en effet sur le plan datant de 1847 que l’on constate la présence de l’hippodrome, juste en dessous de l’Ecole d’Artillerie En voir le détail ci-contre ->
C'est en cherchant à en savoir davantage que nous avons trouvé sur ACTU TOULOUSE un article sur l'histoire de l'hippodrome de la Cépière. Extrait :
" ... en 1840, une première journée de courses est organisée sur la prairie des Filtres. Sept ans plus tard, les réunions hippiques se déroulent sur le terrain militaire du Polygone, au nord de la route de Lombez avant que celles-ci ne soient déplacées 20 ans plus tard à La Cépière, à l’initiative de la Société Sportive des Courses de Toulouse. (Texte de Mathieu Arnal) "...
Ainsi, l’hippodrome de Toulouse fût bien installé sur le terrain du Polygone durant 20 années, de 1847 à 1867, (ce qui explique son apparition sur le plan de 1847).
Autre document conservé aux Archives Municipales : une affiche annonçant les courses des mois de juin et juillet 1862 à l’hippodrome du Polygone (comme il y est précisé).
Que peut-on déduire de l'analyse de ces documents ?
Si l’hippodrome a fonctionné durant deux décennies sur nos terres, nous pensons qu’à cette époque, la plus longue ligne de tir (1650 mètres) n'est plus utilisée sur le terrain du Polygone. Pourtant, celui-ci continue toutefois à servir de champ de tir sur la partie Nord Ouest du site comme l'indique ce même plan.
Créé en 1802 pour tester les canons fabriqués à l'Arsenal et accueillir les servants de l'Ecole d'Artillerie, le champ de manœuvre du Polygone perd peu à peu de son utilité. Il assurera brièvement un nouveau rôle en 1870, à l’occasion de la guerre contre les prussiens : on y reverra alors, mouvements de troupes et exercices de tir.
Mais cela est une autre histoire sur laquelle nous aurons l'occasion de revenir …. RG.