FONDERIE de canons de TOULOUSE

C’est au XVIème siècle qu’une première fonderie de canons voit le jour à Toulouse (Rue Deville).

Mais c’est en 1793, année de création de l’Arsenal qu’est  établie la Fonderie Nationale qui s’installe dans les locaux du monastère des sœurs clarisses.

Plus tard, sous la Restauration et suite à une réorganisation nationale, il ne subsiste plus que trois fonderies en France : celles de Douai, Strasbourg et Toulouse.

Cette dernière deviendra même première fonderie de France jusqu’à ce que Napoléon III, en créant la Fonderie Impériale de Bourges en 1860 sonne le glas de celle de Toulouse qui fermera en 1866

En 1877, c’est grâce à une souscription que l’Institut Catholique en achètera les locaux afin d’y créer une université toujours présente de nos jours.


Un canon toulousain du XIXème siècle retrouvé aux Etats-Unis.

C’est en novembre 2020 qu’un internaute toulousain nous contacta pour nous demander si nous avions des précisions sur la construction d’un canon en bronze se trouvant aujourd’hui aux Etats-Unis et plus précisément devant la mairie de Easley,  en Caroline du Sud. 

C’est son frère, de passage aux USA, qui l’avait alerté en lui envoyant quelques photos permettant de constater que le canon avait été fondu et usiné à Toulouse le 6 juin 1861. 


Sur l’affut, une indication nous révèle le nom attribué à ce canon  « Le Sauvage ». 

Sur une autre partie figure le nom  du fondeur qui le coula : Auguste SIMONIN dit Le Gosse, appartenant à la 3ème Compagnie d’Ouvriers d’Artillerie

Si certains marquages sont pour nous énigmatiques (Classe       E 1900 ?) d’autres  sont sujets à interprétation, tels que : N° 83 (peut-être la numérotation de production de l’année) et 328K (qui pourrait être le poids de l’affût puisque donné pour 330Kg sur les plans de conception).

 Après quelques recherches, il semblerait que ce soit un canon de campagne de 4 (Poids de l’obus 4 kg, calibre 86,5mm), rayé (6 rayures)  de type « La Hitte *» modèle 1858 (portée : 3200m). 


* Jean Ernest du Cos, vicomte de La Hitte, né le 5 septembre 1789, à Bessières (Haute-Garonne) et décédé le 22 septembre 1878 à Gragniague (Haute-Garonne). 

Ce canon est l’un des derniers fabriqués en bronze en France. 

Bien que pouvant tirer des obus ordinaires, des obus à balles ou des boites à balles chargés par la bouche,  il tombera en désuétude dès 1870 suite à l’innovation des canons acier à chargement par la culasse, possédant de meilleures qualités balistiques et de meilleures cadences de tir.

 Mais que fait donc ce canon aux Etats-Unis ?

A t’il participé à la guerre de sécession qui dura d’avril 1861 à avril 1865 ? 

Ce n’est pas exclu, sachant que le second empire de Napoléon III, bien que penchant pour le camp des  Confédérés (Etats du Sud), a fait commerce de nos productions aux deux belligérants.                            RG.